Un chômeur
s'est immolé par le feu jeudi devant le gouvernorat de Gafsa, une région
défavorisée du centre-ouest de la Tunisie. Le père de famille venait
d'apprendre qu'il ne pourrait pas rencontrer les ministres présents en ville.
Âgé de
48 ans, l'homme s'est immolé en plein après-midi sur une place publique.
Il souffre de brûlures au troisième degré et se trouve dans un état jugé
« très critique », selon des sources médicales. D'abord transporté à
l'hôpital de Gafsa, il a dû être transféré à bord d'un hélicoptère militaire au
centre des grands brûlés Ben Arous, près de Tunis.
Avant de
s'immoler, ce père de trois enfants participait à un sit-in organisé depuis
plusieurs jours par un groupe de chômeurs devant le siège du gouvernorat.
« Il a demandé à rencontrer la délégation de ministres en visite à Gafsa
et n'a pas eu de réponse », affirme le syndicaliste et militant politique
Attia Athmouni. « Il s'est arrosé d'essence et s'est enflammé, sans rien
dire », a déclaré un autre témoin de la scène.
Les
ministres des Affaires sociales, Khalil Zaouia, de l'Industrie, Mohamed Lamine Chakhari,
et de l'Emploi, Abdelwahab Maatar, étaient en visite jeudi à Gafsa. Ils sont
venus se rendre compte de la situation dans le bassin minier de Gafsa, l'une
des régions les plus défavorisées de la Tunisie qui fut l'an dernier le berceau
de la révolution et qui est depuis secouée par des violences et ravagée par le
chômage.
« La
situation est très inquiétante et risque de dégénérer », témoigne Amar
Amroussia, un autre syndicaliste local qui fait état d'affrontements entre des
groupes d'habitants de la ville et les forces de l'ordre.
Ce fait
divers survient un an après les débuts de la révolution tunisienne, commencée
le 17 décembre 2010 par l'immolation de Mohamed Bouazizi, un marchand ambulant à Sidi
Bouzid, une autre ville défavorisée du centre de la Tunisie. Le jeune homme
étaitmort de ses blessures.
Radio-Canada.ca
avecAgence France Presse et Presse canadienne
Radio-canada.ca
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