Une
pathologie rarissime empêche d'utiliser ses mains pour deux activités
différentes. Son gène vient d'être identifié.
La situation
pourrait prêter à sourire, et pourtant elle n'amuse absolument pas les
personnes qui souffrent de cette affection particulière - fort heureusement
rare - qui empêche de faire des choses différentes avec les deux mains. Ouvrir
une porte et se recoiffer leur est aussi impossible que de manger en
feuilletant un journal.
En étudiant
des familles dans lesquelles plusieurs personnes étaient atteintes de cette
"maladie des mouvements en miroir congénitaux", une équipe coordonnée
par Emmanuel Flamand-Roze (Inserm, CNRS, UPMC et Centre de recherche de
l'Institut du cerveau et de la moelle de la Pitié-Salpêtrière à Paris) vient de
découvrir le gène en cause. Il est impliqué dans le croisement des voies
motrices, ce qui permet à la partie droite du cerveau de contrôler la partie gauche
du corps, et inversement. Ces travaux, publiés dans The American
Journal of Human Genetics, ouvrent un champ totalement nouveau
d'investigation pour la connaissance du développement du système moteur. Ils
devraient aussi permettre de mieux comprendre les mécanismes cérébraux qui
contrôlent la motricité bi-manuelle.