mardi 7 février 2012

L'hypothermie, on en meurt


L’hypothermie est modérée entre 32°C et 35°C, importante entre 28°C et 32°C et sévère en dessous de 28°C. En dessous de 20°C, la survie est rare.
 Près de Genève. REUTERS/Denis Balibouse.

Températures «sibériennes». Depuis quelques jours, l’adjectif est sur toutes les lèvres gercées. Cette vague de froidtouche toute la France, la Suisse mais aussi le reste de l’Europe. En Pologne, en République tchèque et en Slovaquie, de nombreuses personnes en sont mortes.
En novembre, deux alpinistes avaient péri de froid dans le massif du Mont-Blanc. La mort par hypothermie effraie, bouleverse et interroge. Que se passe-t-il physiologiquement lorsque le froid est si intense qu’il nous fait perdre la vie? Le Dr Mauro Oddo, médecin adjoint au Service de médecine intensive adulte au CHUV, spécialiste des questions de régulation et de modulation thermique chez l’homme nous l’explique:
«L’exposition prolongée à de très basses températures provoque un stress à la fois métabolique et psychologique important. Le corps lutte contre la sensation de froid, tandis que la victime angoisse à l’idée de ne pas être secourue et de mourir
En raison de cette phase de stress intense, la mort par hypothermie ne saurait être qualifiée de douce ou de paisible, même si la victime, de moins en moins réactive, s’endort progressivement.
Une mort accidentelle
L’hypothermie dite «accidentelle» est un risque lié à la haute montagne, aux naufrages (en mer ou dans un lac), mais pas seulement. Elle survient aussi en milieu urbain, intimement liée alors à la précarité sociale. Les personnes âgées, celles qui abusent de substances (drogue, alcool), les patients atteints de troubles psychiques, les sans domicile fixe ou encore les fêtards ivres qui s’endorment sur le trottoir y sont particulièrement exposés.
«La prise en charge, au même titre que les conséquences de l’hypothermie dépendent des conditions climatiques, de la sévérité et de la durée de l’hypothermie ainsi que de l'état de santé général du patient», explique le Dr Oddo. La température normale du corps humain se situant entre 35 et 37° Celsius, l’état d’hypothermie est déclaré en dessous de 35° C. L’hypothermie est modérée entre 32°C et 35°C, importante entre 28°C et 32°C et sévère en dessous de 28°C. En dessous de 20°C, la survie est rare, mais des cas de survie ont été reportés chez des sujets jeunes hypothermes à 17°C.
Comment le corps tente de vaincre le froid
Pour lutter contre le froid, le corps active en premier lieu ses défenses thermorégulatrices: frissons, chair de poule, dents qui claquent, augmentation de la pression artérielle, des fréquences cardiaques et respiratoires et vasoconstriction (le sang est envoyé vers le cœur pour préserver les organes vitaux), expliquant les extrémités froides, pâles, voire bleutées.
Les défenses thermorégulatrices, notamment les frissons, augmentent le métabolisme de manière importante, entraînant une grande fatigue et un épuisement progressif. La capacité de l’organisme à retarder l’entrée dans un état d’hypothermie modéré ou avancé, autrement dit la résistance au froid, dépend essentiellement des conditions du milieu (altitude, humidité, eau froide, température, vent, possibilité de s’abriter, de se mouvoir, etc...) et des ressources personnelles (l’état de santé, la condition physique, la présence de lésions associées comme des fractures par exemple, l’âge, etc...).
«Les personnes âgées, les malades chroniques, celles qui sont intoxiquées à des médicaments, qui abusent de l’alcool ou de drogues sont beaucoup moins en mesure de déployer ces réponses et vont souffrir plus rapidement du froid», précise le Dr Oddo. «En haute montagne, l’impossibilité de s’abriter correctement, le contact direct avec la neige et l’humidité précipite bien souvent l’entrée en hypothermie», poursuit Dominique Michellod, guide et ambulancier à la Maison François-Xavier Bagnoud du sauvetage à Sion.
Car peu à peu, les défenses thermorégulatrices s’épuisent. Les réflexes diminuent, les fréquences cardiaque et respiratoire baissent, les pupilles se dilatent, le corps ne frissonne plus. En état d’hypothermie légère et modérée déjà, l’état de conscience commence à s’altérer allant d’une simple baisse de la vigilance à un état léthargique.
Plus l’état d’hypothermie est profond, plus le cerveau et le système cardio-circulatoire sont menacés, avec le risque de complications cardiaques (troubles du rythme, fibrillation ventriculaire), de troubles de la coagulation (saignements), etc. A terme, la victime cesse de respirer, son cœur ne bat plus, son activité cérébrale ralentit, ses pupilles ne sont plus réactives et le coma survient. Les risques de complications cardiaques fatales sont alors élevés.
L’intervention rapide des secours est donc capitale. En premier lieu, on cherchera à extraire le plus rapidement possible les victimes du milieu hostile pour les amener dans une ambiance tempérée et les protéger du froid, en les recouvrant de couvertures isolantes. Le plus important est ensuite de réchauffer d’abord l’intérieur (le «core») avec des perfusions ou des liquides chauds par exemple, et ensuite seulement les parties externes.
En effet, on veut éviter à tout prix que le sang froid de la périphérie n’atteigne les organes vitaux, qui eux sont encore froid, pour ne pas augmenter le risque d’arythmies. L’objectif est d’atteindre rapidement une température supérieure à 34°C. En cas d’hypothermie sévère, le réchauffement est effectué par mise en place d’un système de circulation extra-corporelle, comme celui employé pour la chirurgie cardiaque.
A savoir qu’une température corporelle inférieure à 32°C fait déjà courir un risque vital, essentiellement à cause du danger d’arythmie maligne, pouvant entraîner un arrêt cardiaque. Mais, selon les circonstances, on peut sortir indemne et sans séquelle d’une hypothermique sévère. Car l’hypothermie a un effet neuroprotecteur. C’est la raison pour laquelle, selon la situation clinique, les médecins, avant de déclarer le décès d’un patient en hypothermie, procèdent à différents examens et, surtout, le réchauffent.
Elodie Lavigne

Slate.fr

Grand froid: que se passe-t-il dans votre corps?


Notre corps est doté de différents mécanismes qui lui permettent de réguler ses échanges thermiques en période de grands froids. Ils ne suffisent pas toujours à prévenir des accidents plus ou moins graves.
 Chute de neige à Bakou  REUTERS

Les grandes lois darwiniennes de l’évolution veulent que l’homme apparaisse débarrassé des outils pileux protecteurs de l’espèce des mammifères; exception faite des cheveux, de la barbe, des moustaches et des poils pubiens. Pour survivre au froid Homo sapiens sapiens a emprunté les fourrures du produit de ses chasses, capturé le feu, appris à tanner du cuir. Sortant des cavernes il a construit des maisons, maîtrisé le charbon, le gaz et l’électricité, inventé les cheminées, les chaudières, les radiateurs et l’air pulsé. Aussi devait-il devait découvrir la couche d’ozone peu avant la taxe carbone.
Mais les vagues hivernales de grands froids demeurent. Et fort heureusement l’organisme humain conserve (héritage actualisé des ses lointains ancêtre mammifères) plusieurs mécanismes de régulation des échanges thermiques. Ces mécanismes physiologiques sont dits «endogènes thermorégulateurs». Ils mettent en jeu les systèmes nerveux, endocrinien, cardiaque et respiratoire. Au repos quand tout va bien ils entrent en action dès que la température ambiante baisse; du moins quand elle devient suffisamment basse pour entraîner une diminution de la température corporelle centrale en dessous des 37°C.
On observe alors l’apparition d’une vasoconstriction cutanée, un phénomène qui permet d’isoler les tissus périphériques du «compartiment central». Ce resserrement du diamètre des vaisseaux périphériques a très rapidement pour effet de créer un gradient thermique entre la peau et les viscères profonds (cœur, cerveau, reins). Cette vasoconstriction s’accompagne d’une hypertension artérielle et d’une augmentation du tonus sympathique (les spécialistes parlent aussi de système nerveux autonome).
Ceci se traduit immédiatement par une accélération du rythme cardiaque. La redistribution du sang circulant vers les organes est alors à l’origine d’une augmentation du secteur intravasculaire, ce qui aboutit à une hémoconcentration. En clair: une augmentation de la concentration plasmatique de 10% des globules rouges et blancs, des plaquettes, mais aussi du cholestérol et du fibrinogène. Conséquence: une augmentation de la viscosité sanguine autour de 20%.
Sous l’effet du froid vous tournez sans le savoir le bouton de votre thermostat interne ce qui conduit aussitôt à une aggravation assez notable de la facture énergétique (les spécialistes parlent d’une augmentation de la thermogenèse). Votre activité cardiaque augmente ainsi que vos besoins cardiaques en oxygène.
A ce stade deux solutions pour augmenter  la production de chaleur. Soit vous choisissez d’augmenter votre  activité musculaire squelettique (plaisir assuré une fois la période d’échauffement terminée). Soit vous intensifiez (généralement inconsciemment) votre métabolisme. Le tissu adipeux brun et certaines hormones participent à alors l’augmentation du métabolisme énergétique. Ce sont les hormones thyroïdiennes, les catécholamines (adrénaline), les glucocorticoïdes et le glucagon.
Fruits, comme l’indique leur nom, de l’activité de votre glande thyroïde, vos hormones thyroïdiennes interviennent tout particulièrement dans votre acclimatation au froid. Sur l’autre fléau de la balance on observe une diminution des mécanismes inverse (la thermolyse) et notamment de la transpiration.
On comprend mieux, dès lors en quoi le froid peut être dangereux pour la santé: les effets néfastes apparaissent dès que le système thermorégulateur est déficient ou dès lors que le stress thermique est trop important. C’est ce que vient de rappeler sur son site le ministère français de la santé avec d’autant plus de pédagogie que face à la vague de froid le pouvoir central fait tout aujourd’hui, en France, pour ne pas être accusé, demain, de ne pas en avoir fait assez.
Effets cardiovasculaires
Nous avons vu que le froid induisait vasoconstriction, augmentation de la pression artérielle et hémoconcentration à l’origine d’une hyperviscosité sanguine. Tous ces phénomènes peuvent aboutir à une rupture des plaques d’athérome préexistantes et ainsi favoriser l’apparition d’une thrombose artérielle. «A partir de la fissuration de la plaque survient une agrégation de plaquettes et la formation d’un thrombus blanc, précise-t-on auprès du ministère français de la santé. Le thrombus ainsi formé rétrécit la lumière de l’artère et entraîne alors une sténose plus ou moins serrée de cette artère. De plus, la concentration sérique de la protéine C anticoagulante n’est pas augmentée (contrairement aux éléments figurés du sang), ce qui favorise le risque de thrombose, en particulier chez le sujet âgé.»
Que se passe-t-il au niveau des artères coronaires? Le spasme lié au froid associé à une éventuelle thrombose et à l’augmentation des besoins en oxygène du myocarde favorisent, chez le sujet à risque, la survenue ou l’aggravation d’une angine de poitrine, voire d’un infarctus du myocarde en cas de sténose complète. Les spécialistes estiment qu’environ la moitié de la surmortalité hivernale est attribuable à la thrombose coronaire.
Il y a certes le cœur, il y a aussi le cerveau. Et, les mêmes causes (hypertension artérielle, hyperviscosité et thrombose) produisant des effets semblables, le froid intense peut être à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux, en particulier de type ischémique. Les personnes à  risque sont celles souffrant d’hypertension artérielle et d’hypercholestérolémie. Enfin au niveau de la circulation sanguine périphérique, la vasoconstriction liée au froid favorise la survenue de crises vasomotrices chez les patients présentant un acrosyndrome (ou syndrome de Raynaud).
Effets respiratoires
On sait que les maladies respiratoires sont plus fréquentes lors des hivers froids. Pour autant on ne connait pas toujours précisément les causes de ce phénomène. Deux facteurs semblent l’expliquer en partie. D’une part, l’inhalation d’air froid entraîne un refroidissement de la muqueuse des voies respiratoires supérieures, ce qui tend à inhiber les mécanismes de lutte contre les infections (comme la clairance muco-ciliaire et l’activité de phagocytose des leucocytes). D’autre part, la tendance à la concentration de la population dans des espaces confinés et peu ventilés augmente très nettement le risque d’infections croisées.
L’hypothermie
Cette baisse de la température interne du corps (les mécanismes de thermorégulation ont failli) constitue (avec les gelures) la pathologie la plus directement liée aux basses températures atmosphériques. «Cependant, les décès par hypothermie sont peu nombreux, assure le ministère français de la santé. Le risque de décès dus au grand froid (ou l’aggravation de pathologies existantes conduisant parfois au décès) concernent principalement les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux et les infections respiratoires». Ce sont là les causes principales de la surmortalité observée en hiver; une surmortalité qui touche préférentiellement les plus pauvres et les plus fragiles. Une raison supplémentaire de faire preuve, sinon de charité, du moins de solidarité.
Jean-Yves Nau

Slate.fr

ANTIDOULEUR: LES BONNES RAISONS DE VOUS OFFRIR UNE BOUILLOTTE


Antidouleur: les bonnes raisons de vous offrir une bouillotte
Certes, la bouillotte réchauffe et réconforte. Mais elle rend plus de services qu’on ne l’imagine. La bouillotte calme, décontracte et soulage aussi. Découvrez vite tous les maux soignés par la bouillotte.
1. POURQUOI ACHETER UNE BOUILLOTTE ?
Cette compagne qui réchauffe les draps froids en hiver est pour beaucoup d’entre nous liée aux souvenirs d’enfance. Mais derrière cette image douillette de labouillotte se cache un véritable accessoire dethermothérapie. La chaleur qu’elle diffuse combat ladouleur. Et son application entraîne une dilatation des vaisseaux sous-jacents qui permet de bien relâcher les muscles.
2. LA BOUILLOTTE : MODE D'EMPLOI
Le mode d’emploi, il est on ne peut plus simple : on verse de l’eau (non bouillante !) dans ce récipient en caoutchouc que l’on remplit aux deux tiers, puis qu’on referme après avoir évacué la vapeur. Voilà qui n’exige pas une adresse hors du commun. Tout juste les distraites devront- elles penser à bien reboucher la bouillotte !
Dernière précaution à respecter : ne pas la mettre en contact direct et prolongé avec la peau pour éviter tout risque de brûlures.
Info + : Il existe aussi des bouillottes sèches. Bio, écolos, elles se présentent sous forme de petits coussins remplis de noyaux de cerises, de graines de lin, de tourbe ou d’épeautre (www.epeautre.fr).
Il n’y a qu’à les enfourner au micro-ondes pendant 2 à 3 minutes. Et elles diffusent de la chaleur pendant des heures.
3. 5 PETITS MAUX SOIGNÉS PAR LA BOUILLOTTE
1- Elle soulage les douleurs abdominales ou les règles douloureuses lorsqu’on l’applique sur le ventre.
2- Elle apaise les contractures musculaires après un exercice physique.
3- Elle diminue les douleurs articulaires chroniques dues à l’arthrose ou aux rhumatismes.
4- Elle détend les dos et les nuques contractées (torticolis).
5- C’est l’alliée des frileuses (et des frileux…). Avec une bonne bouillotte, finis les pieds gelés !
Attention : entorses, fractures, déchirures musculaires, claquages et autres élongations n’ont que faire de la bouillotte. Ces traumatismes ont besoin de froid.

Topsante.com

Cet homme vit alors qu'il n'a plus de coeur


Cet homme vit alors qu'il n'a plus de coeur
L'Américain Craig Lewis présente la particularité de vivre sans coeur grâce à une prothèse qui pallie son absence en effectuant le travail de cet organe vital, le tout sans pulsation, contrairement à un Pacemaker.
Cette histoire rapportée par The Daily Mail est ahurissante. Craig Lewis était condamné par ses médecins. Cet homme de 55 ans présentait une sérieuse défaillance cardiaque au point que même un pacemaker s'avérerait incapable de pallier son coeur malade.
C'est alors que deux spécialistes, Billy Cohn et Bud Frazier du Texas Heart Institute, lui proposent de remplacer son organe vital défaillant par une prothèse. Celle-ci se substituerait au coeur en remplissant la mission dévolue à ce dernier : émettre un flux continu permettant au sang de circuler dans le corps sans aucune pulsation cardiaque. Mais pour que ce dispositif expérimental fonctionne, il était primordial d'enlever carrément ce coeur de la cage thoracique du patient et de mettre à la place cette prothèse sophistiquée.
"Il n'y a plus aucune pulsation"
C'est le premier essai effectué, et réussi, sur un être humain. Les deux chercheurs n'avaient jusque-là pratiqué cette expérience que sur des veaux à qui ils avaient ôté le coeur. Craig Lewis n'avait de toute façon pas le choix. Une fois arrivé à l'hôpital, les premiers médecins avaient en effet conclu sur un pronostic vital de 12 heures maximum à cause de ses déficiences cardiaques.
Mais depuis cette opération, Craig Lewis semble être un homme comme tous les autres... sauf pour sa femme. Citée par le Daily Mail, elle explique que lorsqu'elle pose sa tête sur la poitrine de son mari, elle n'entend quasiment plus rien. "J'ai écouté et il y avait un bourdonnement, c'est incroyable. Il n'y a plus aucune pulsation."

Gentside