De la
peau, du sang, des spermatozoïdes… Bientôt un cœur ou un cerveau reconstruits
entièrement à partir de nos cellules souches... Que reste-t-il encore à
inventer avant la création d’un homme entièrement bio-artificiel ?
Ces
découvertes apparaissent régulièrement dans les rubriques "Sciences"
ou "Santé" des médias : "des scientifiques ont réussi à
synthétiser du sang à partir de cellules souches", "le pentagone fait
repousser des muscles"... Serait-il possible de faire pousser un
corps humain en laboratoire, de la tête aux pieds ? Au-delà de la
science-fiction et des images de Frankenstein qui viennent immédiatement à
l'esprit, faisons le point sur les organes bio-artificiels qui, grâce aux
cellules souches, existent ou sont en passe de devenir réalité.
La peau
L'I-Stem, (l'institut des
cellules souches pour le traitement et l'étude des maladies monogéniques),
emmené par le neurophysiologiste Marc Peschanski, est parvenu àrecréer
l'ensemble d'un épiderme à partir de cellules souches embryonnaires. Le
résultat de ces recherches, publié dans la revue The Lancet en novembre
2009, laisse entrevoir la possibilité de disposer de ressources de
peau illimitées, permettant de traiter les grands brûlés et les patients
atteints de maladies génétiques.
La technique
de culture cellulaire permettant de produire une petite surface de peau existe
déjà, mais elle demande au moins trois semaines d'attente pour le patients, et
n'élimine pas les risques de rejet immunitaire et de transmission de maladies.
D'après le site de l'Inserm, "l’accès rapide à un nombre
illimité de cellules capables de donner un épiderme bien constitué,
parfaitement contrôlé en laboratoire avant utilisation, serait donc une réponse
aux problèmes posés par les techniques existantes".
Le sang
Deux
chercheurs français ont réussi, en 2011, la première auto-transfusion
humaine de globules rouges. Ces dernières ont été produites à partir
de cellules souches hématopoïétiques humaines, capables de fabriquer tous les
types de cellules sanguines. Elles ont permis aux chercheurs de cultiver des
milliards de globules rouges, ensuite réinjectées chez le donneur. Ils ont
constaté que ces cellules avaient la même durée de vie que les
"classiques". Conclusion : appliquée à grande échelle, cette
méthode peut devenir une source de transfusion, et permettre de palier au
manque de donneurs de sang.
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