mardi 24 janvier 2012

Oméga 3/oméga 6 : les Menus Santé tout en équilibre


Oméga 3/oméga 6 : les Menus Santé tout en équilibre
Vous avez déjà entendu parler des oméga 6 et des oméga 3, forcément. Ces acides gras qui appartiennent à la famille des polyinsaturés, sont dits « essentiels » parce que notre organisme n’est pas capable de les produire lui-même. Mais aussi parce qu’ils nous sont indispensables. Pourquoi font-ils tant parler d’eux, et où pouvons-nous les trouver ?
Bons pour presque tout. Le plus connu des oméga 3 est l’acide linoléique. Ou pour être précis l’acide alphalinoléique, ou ALA. Issu du règne végétal, il a aussi des « pendants » qui nous viennent du monde animal : l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et l’acide docosahexaénoïque (DHA). Tous sont extrêmement bénéfiques pour la santé en général. Ils contribuent à fluidifier le sang, à protéger les artères, la rétine et la peau, à diminuer le taux de triglycérides, à régulariser la tension artérielle… Ils sont également connus pour leur effet anti-inflammatoire. Ce n’est pas tout. Le bon fonctionnement de notre cerveau repose aussi sur un apport optimal en oméga 3. Faire le plein d’oméga 3 enfin, ce serait également limiter le risque d’allergie, et favoriser un plus grand espacement - et une baisse d’intensité - des crises d’asthme…
Poissons gras des mers froides. Dans l’idéal, nous devrions absorber au minimum 2 g d’oméga 3 par jour. Les stars en la matière se trouvent chez votre poissonnier. Mention spéciale pour le maquereau (4,9 g pour 100 g), le hareng (4,17 g pour 100 g), la sardine fraîche (3,9 g pour 100 g), le saumon d’Atlantique (2,7 g pour 100 g), la truite fumée (2,5 g pour 100 g) ou encore le saumon fumé (2,3 g pour 100 g)… Par ailleurs, vous trouverez 50% des apports nutritionnels recommandés dans une cuillère (15 ml) d’huile de colza, dans 5 à 10 noix ou encore dans trois œufs.
Une question d’équilibre. Les oméga 6 - acide linolénique et acide arachidonique notamment - sont eux aussi indispensables à la santé. A condition d’être présents en quantités raisonnables. Leur excès en effet, est néfaste. Vous en trouverez dans les huiles végétales de tournesol ou de maïs par exemple. Mais également dans pratiquement toutes les viandes. L’ANSES préconise un rapport de cinq volumes d’oméga 6 consommés pour un d’oméga 3. Ce qui en réalité, est souvent loin d’être le cas aujourd’hui. Nos modes de vie actuels en effet, nous amèneraient plutôt à un rapport estimé de 1 pour 15…

Destination Santé

Des cellules souches pour retrouver la vue, ça marche !


C’est une première mondiale. A partir d’une greffe de cellules souches embryonnaires réalisée au niveau de la rétine, des médecins américains sont parvenus à améliorer l’acuité visuelle de deux patientes souffrant de maladies dégénératives de la vision : lamaladie de Stargardt et ladégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Leur travail devrait faire date.
« Cela fait maintenant 13 ans que les cellules souches embryonnaires ont été découvertes », explique le Pr Steven D. Schwartz (University of California, Los Angeles) dans la revue spécialisée The Lancet. « Notre étude décrit pour la première fois une transplantation – réussie - de cellules souches chez des patientes ».
Leur travail a été conduit auprès de deux malades. La première souffrait de la maladie de Stargardt, une affection génétique caractérisée par la perte progressive et irréversible de l’acuité visuelle. Il s’agit d’une dystrophie de la macula, une zone de la rétine très riche en cellules visuelles. La seconde patiente présentait une DMLA, maladie qui rappelons-le, constitue la première cause de cécité acquise après 50 ans.
Un résultat préliminaire mais prometteur
Les deux patientes ont donc bénéficié d’une greffe de cellules souches embryonnaires, directement dans l’œil malade. Et plus précisément dans l’épithélium pigmentaire de la rétine. Cette membrane très mince tapisse la face interne de l’œil et permet aux rayons lumineux d’être transformés en influx nerveux avant de gagner le cerveau.
Au bout de 4 mois de suivi, les médecins confirment que la greffe paraît bien supportée par les deux patientes. « Nous n’avons pas identifié de signes d’hyperprolifération ni de croissance anormale de cellules, pas davantage que de rejet du greffon », soulignent-ils. Ils précisent également qu’« aucune d’entre elles n’a perdu la vue ». Bien au contraire dans les deux cas, les auteurs ont constaté une amélioration – certes modeste – de l’acuité visuelle. Ce résultat bien sûr, paraît très prometteur. L’enjeu est désormais de le confirmer sur la durée, et surtout auprès d’une cohorte plus importante. A suivre donc.

Destination Santé

Un toit transparent qui recharge la batterie: L'invention de BASF et Philips qui pourrait révolutionner la voiture électrique


 Le toit de voiture équipé de capteurs solaires et de diodes OLED développé par BASF et Philips.
AUTOMOBILE - Les deux entreprises ont dévoilé un modèle de voiture dont le toit transparent intègre des capteurs photovoltaïques...
Profiter de la lumière du jour et recharger la batterie de sa voiture en même temps: un concept développé par les entreprises BASF et Philips, grâce à une nouvelle technologie de diodes nommées OLED (Organic light emitting diode). Ces diodes permettent d’éclairer l’intérieur de la voiture, mais peuvent aussi devenir complètement transparentes pour avoir un toit panoramique et surtout être combinées avec des mini capteurs solaires qui permettent de recharger la batterie des voitures électriques.
Les OLED ont de l’avenir
Utilisée pour les écrans de télévisions ou de téléphones portables, les OLED font ainsi leur entrée dans l’automobile. «Cette combinaison de diodes et de cellules solaires permet au conducteur de se sentir dans un espace ouvert dans la journée, pendant que l’électricité est produite. La nuit, les OLED diffusent une lumière chaude dans la voiture», explique Felix Görth, qui dirige la division OLED chez BASF. La technologie a été expérimentée dans un concept-car baptisé Smartvision, mais aucune date de commercialisation n’a été donnée.
Philips parie sur le développement de la technologie OLED, investissant dans une nouvelle ligne de production de ces luminaires  plus souples et plus efficaces que les LED ou les écrans LCD.  Quant à BASF, le groupe chimique allemand s’investit dans la recherche de nouveaux matériaux pour les voitures, comme des plastiques légers ou des fibres de carbone qui permettent d’alléger le poids des véhicules.
 Audrey Chauvet

20minutes.fr

Hiriko, une voiture électrique pliable pour des villes sans pollution


Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso avec la voiture électrique pliable Hiriko le 24 janvier 2012 à Bruxelles
INNOVATION - Conçue par des entreprises espagnoles, elle pourrait devenir la voiture de demain...
Une petite voiture électrique pliable conçue par un groupe d'entreprises au Pays basque espagnol ambitionne de devenir l'un des véhicules urbains de demain dans des citées où toute source de pollution sera bannie. Elle s'appelle Hiriko. «Elle n'est pas japonaise, mais basque. Son nom signifie urbain en langue basque», a précisé Gorka Espiau, représentant du consortium qui l'a conçue, lors de sa présentation au président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Le pare-brise coulisse
Son volant bourré d'électronique ressemble à celui d'une formule 1, son moteur est dans les roues, toutes mobiles, ce qui permet une rotation sur 360 degrés, et son habitacle en forme d'oeil de mouche remonte pour faciliter son stationnement sur un emplacement de bicyclette. José Manuel Barroso a éprouvé quelques difficultés avec le volant lorsqu'il s'est installé dans l'habitacle, mais il a réussi à s'extraire très facilement de la voiture, dont le pare-brise coulisse comme le cockpit d'un avion de tourisme.
La présentation n'est pas allée plus loin. Juste le temps de quelques photographies pour la galerie. Le président de la Commission s'est ensuite rapidement éclipsé, refusant toute question sur le soutien que l'institution peut apporter au développement de la petite voiture. Hiriko est pourtant une réponse à l'idée de la Commission de faire interdire les voitures à essence dans les centres urbains. Elle sera opérationnelle en 2013 dans plusieurs villes conquises par le concept. Plusieurs cités du Benelux, d'Allemagne ou de France ont déjà lancé des initiatives d'offres de voitures, électriques ou non, en libre-service.
Une idée américaine réalisée en Europe
Biplace, une fois repliée, Hiriko se parque dans un espace de 1,5 mètre. Sa batterie électrique a une autonomie de 120 km en ville et sa vitesse est électroniquement bridée en fonction des limitations en vigueur. L'idée de la voiture électrique pliable a été lancée par le MIT-Media lab à Boston, mais elle a été développée et produite par un groupe de sept petites entreprises basques regroupées en consortium sous le nom de Hiriko. «D'ordinaire, les idées européennes se réalisent aux Etats-Unis. Cette fois, une idée américaine se réalise en Europe», a souligné Gorka Espiau.
Chaque entreprise est chargée de la production d'un module et l'idée novatrice est de créer des usines d'assemblages dans les villes conquises par Hiriko. Plusieurs villes sont déjà tombées sous le charme: Malmö en Suède, Berlin, Barcelone, Vitoria-Gasteiz, deuxième ville du Pays Basque espagnol, San Francisco, Hong Kong, Quito et les îles Galápagos. Des pourparlers sont également en cours avec Paris, Londres, Amsterdam, Genève, Boston, Dubaï, Abu Dhabi et depuis peu Bruxelles, a précisé Gorka Espiau.
Le cas de Malmö est particulier car l'usine d'assemblage sera implantée dans un quartier où sont installés des réfugiés irakiens pour leur offrir des emplois. L'usine sera petite --3O0 mètres carrés-- et offrira une trentaine d'emplois pour l'assemblage, l'entretien et la vente. A Bruxelles, l'idée initiale est de répartir une centaine de véhicules entre la gare TGV de Bruxelles-Midi, l'aéroport et le quartier européen. Mais la petite voiture pliable pourra aussi être achetée par des particuliers au prix de 12.500 euros avec une batterie louée, selon Gorka Espiau.
 © 2012 AFP

20minutes.fr

Du poulet artificiel bientôt dans nos assiettes ?


Poulet
Un goût de poulet, la même texture et un aspect similaire, du poulet artificiel pourrait un jour se retrouver dans notre assiette. L'association PETA compte offrir 1 million de dollars aux scientifiques qui parviendront à produire de la viande artificielle en quantité suffisante et commercialisable.
Il y a près de 5 ans, l'association PETA (People for the ethical treatment of animals) a lancé un défi étrange aux chercheurs et scientifiques du monde entier : réussir à fabriquer dupoulet artificiel et le servir au soir du 30 juin 2012. Une prouesse qui permettra au lauréat de gagner la coquette somme d’un million de dollar. Si la tâche semble compliquée, il se pourrait que le défi soit en passe d'être relevé grâce aux techniques de clonage. En effet, les expériences scientifiques pour produire des viandes artificielles se multiplient. Seul problème : elles n’arrivent pas encore à atteindre le goût de la chair réelle.
D'après les spéciliastes, la viande de culture a l'avantage d’avoir des besoins restreints en énergie et en espace pour croître. Une analyse de 2011 faite par des scientifiques à Oxford et à Amsterdam, a ainsi montré que le processus pourrait permettre d’utiliser seulement 1% de la terre et 4% de l'eau nécessaire à la viande conventionnelle. La viande in vitro serait alors une alternative plausible à la viande réelle et permettrait également d’arrêter la surexploitation des animaux pour les besoins humains. "Plus de 40 milliards de poulets, poissons, porcs et vaches sont tuées de manière horrible chaque année pour nourrir les seuls États-Unis. La viande in vitro pourrait permettre d’épargner les animaux de cette souffrance", a déclaré Ingrid Newkirk, présidente et fondatrice de PETA.
Les chercheurs pensent donc pouvoir développer une technique qui permettrait de produire suffisamment de viande et de proposer une alternative face aux demandes croissantes en protéines animales, rapporte le site GoodPlanet.info. A l’heure actuelle, ces techniques sont lentes et ne permettent pas de produire de grandes quantités. "Nous avons constaté que nous ne pouvions pas encore cultiver des cellules provenant d'embryons, seulement issues d'animaux adultes, ce n’est donc pas très efficace. Je pense qu’il nous faudra encore une dizaine d'années et nous avons besoin de fonds pour la recherche", a expliqué Bernard Roelen, professeur de science vétérinaires de l'Université d'Utrecht

Maxisciences

A 8 ans, elle joue de la guitare électrique comme personne


A 8 ans, elle joue de la guitare électrique comme personne
Zoe Thomson, une jeune musicienne de 8 ans, joue de la guitare électrique comme une professionnelle. A son âge, l'instrument n'a déjà plus de secret pour elle.
Après avoir assisté à une performance de la jeune musicienne Zoe Thomson, les amateurs de guitare électrique risquent de ne pas s'en remettre. Cette fillette âgée de 8 ans seulement et originaire de la Grande-Bretagne est capable de jouer de cet instrument comme une véritable professionnelle. Quand on écoute sa performance, on ne se doute pas un instant que c'est une fillette qui joue ainsi de la guitare électrique. Si elle continue sur cette même voie, avec l'immense talent qui la caractérise, la jeune Zoe devrait nous réserver pas mal de surprises à l'avenir. 
Elle s'est déjà fait connaître des médias internationaux et a déjà ses fans qui la suivent sur Youtube. Zoé Thomson se destine à une carrière d'artiste puisqu'elle a déjà son groupe de musique déjà formé. Le Mini Band est composé d'enfants prodiges également puisqu'ils ont tous entre 8 et 11 ans. Mais Zoe s'est fait remarquer par la compagnie de guitare Daisy Rock Girl Guitar, qui compte déjà la fillette parmi ses artistes.

 Gentside

Cet homme a fait une chute libre de 31 km à une vitesse proche du mur du son


A la fin des années 50, Joe Kittinger a effectué quelque chose d'unique: un saut en chute libre à 31 km d'altitude. Cette réalisation n'a jamais trouvé d'égal.
A la fin des années 1950, une chose d'unique au monde a été réalisée. Un saut en chute libre à 31 km d'altitude. Une hauteur jamais égalée. Né en 1928 en Floride (Etats-Unis), Joseph William Kittinger est assigné en 1957 aux Aerospace Medical Research Laboratories. C'est à des fins scientifiques que ce saut a été réalisé, relaie le site internet La Boîte Verte. 
En plaçant cette "expérience" dans son contexte, on constate qu'au début de la Guerre Froide les avions commencent à supporter de plus en plus la haute altitude. Ainsi l'USAF (United States Aire Force), la branche aérienne des forces armées des États-Unis veut savoir si un pilote éjecté à haute altitude peut survivre. C'est dans ces circonstances que le "Project Excelsior" a vu le jour. Crée sous le commandement de Kittinger lui-même, ce projet met en place trois sauts à haute altitude à partir de ballons. La vidéo nous montre le troisième saut.
Au total, il a fallu 1h30 pour que le ballon atteigne les 31 km d'altitude. Joe Kittinger a atteint une vitesse approchant le mur du son. Effectivement, les radars ont affiché une vitesse de 994 km/h en sachant que le mur du son est un phénomène physique aérodynamique atteint à la vitesse au moins égale de 1 224 km/h (équivalent à la vitesse du son). Cette célérité n'a jamais été égalée par un humain sans propulsion. Le commandant du "Project Excelsior" a ouvert son parachute après 4 minutes et 36 secondes de chute libre à un peu plus de 5 km de la surface de la Terre. Il atterrit dans le désert du Nouveau Mexique neuf minutes plus tard.

Gentside

Italie: il survit à un arrêt cardiaque... parce qu'il a deux coeurs


Il survit à un arrêt cardiaque de ses deux coeurs
Un homme de 71 ans a été hospitalisé il y a deux ans pour cause de souffrances cardiovasculaires. Les médecins ont alors mis en place un traitement pour apaiser ses troubles. Après un arrêt cardiaque, les professionnels ont fait un diagnostic inattendu: le malade a deux cœurs! 
Il y a deux ans, en Italie, un homme est hospitalisé suite à un trouble cardiaque. Le souffle court, d'abondantes suées, une faible pression sanguine sont les symptômes typiques de problèmes cardiovasculaires. Seulement, les médecins ont fait une incroyable découverte. L'homme n'est pas comme n'importe quel patient atteint de crise cardiaque. Il a deux cœurs!
Avoir deux cœurs, c'est possible?
Mais comment est-ce possible? L'homme, âgé de 71 ans, a subi, il y a sept ans, une transplantation cardiaque hétérotopique. Selon le journal officiel de l'ACEP (American College of Emergency Physicians) intitulé The Annals of Emergency Medicine, cette opération consiste à soulager l'organe défectueux en le "jumelant" avec l'organe du donneur. Le Dr David Friedman explique qu'avec cette opération "les malades cardiaques ont une chance d'améliorer et de récupérer les fonctionnalités de leur cœur d'origine". Il ajoute que "si le cœur du donneur ne fonctionne plus, il peut être retiré, laissant la place complète au cœur d'origine".
"Jamais rien vu de semblable"
Mais cette procédure a connu une complication pour le patient en question: le rythme des deux cœurs était indépendants l'un de l'autre. Les médecins ont alors tenté de corriger ce problème grâce à un traitement. Seulement, cela n'a pas empêché l'arrêt des battements des organes déclenchant une phase d'inconscience du patient. Ce dernier a été immédiatement ramené à la vie grâce au défibrillateur.
Les médecins décrivent cela comme le diagnostic médical le plus bizarre de ces derniers temps. Le Dr Giacomo Mugnai déclare dans un courriel à MSNBC : "Nous n'avons jamais rien vu de semblable". Les docteurs américains ont eu connaissance de cette singularité médicale. Le Dr David Friedman s'étonne de n'avoir "jamais vu un double cœur" et définit cela comme une "incroyable" particularité. Il faut dire que ce genre de transplantation n'est plus effectué aujourd'hui. En effet, de petits appareils électroniques remplacent actuellement le deuxième coeur. Mais il y a dix ans, ces dispositifs d'assistance ventriculaire étaient vraiment trop coûteux.

Gentside

Traitement miracle contre l'alcoolisme: Tout comprendre sur le Baclofène


Le Baclofène, un relaxant musculaire, permettrait de limiter le manque d'alcool chez les alcooliques
SANTE - Selon Olivier Ameisen, expert en addictologie, ce myorelaxant permettrait de résoudre totalement les problèmes de dépendance à l'alcool ou encore aux drogues...
Revendiquant des milliers de patients guéris de leur dépendance à l’alcool grâce au Baclofène, Olivier Ameisen, cardiologue et expert en addictologie, donnait une conférence ce mardi à l’hôpital Cochin de Paris afin de vanter une fois de plus les mérites d’une molécule utilisée à l’origine pour traiter la sclérose en plaques. 20 Minutes fait le point sur un traitement qui n’a toujours pas été approuvé officiellement par les autorités sanitaires françaises.
Où en est l’alcoolo-dépendance en France?
Elle touche 10% de la population générale en France et provoque le décès de près de 45.000 personnes par an, soit 120 par jour. Surtout, il y a près de 80% de rechute chez les personnes ayant subi une désintoxication «classique». Avec le Baclofène, le taux de réussite est de 100%, selon Olivier Ameisen. Il serait tout aussi efficace contre le tabac, la cocaïne, l’héroïne, le cannabis ou encore la boulimie.
Pourquoi les traitements classiques ne fonctionnent pas?
D’après Olivier Ameisen, il y a bien des «modèles de réduction» du «craving», ce besoin irrésistible de boire de l’alcool (qui l’emporte sur celui de boire de l’eau ou même de manger), par l’intermédiaire de médicaments (Epitomax, Aotal, Revia, Alcover, etc.), mais aucun ne le supprime, sauf le Baclofène. De plus, les traitements classiques s’appuient notamment sur l’abstinence, qui demandent des efforts que le cardiologue compare à de la «torture».
Qu’est-ce que le Baclofène?
Le Baclofène est «une ancienne molécule commercialisée depuis plus de quarante ans sous le nom de Liorésal», d’après le site baclofene.org. C’est unmyorelaxant utilisé notamment contre la sclérose en plaques ou les torticolis.
Pourquoi serait-il plus efficace contre l’alcoolo-dépendance?
Parce que c’est le seul qui agit comme agoniste des récepteurs GABA-B,principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central, qui intervient notamment dans la dépendance à l’alcool et aux drogues. Pris à haute dose, le Baclofène entraîne, selon Olivier Ameisen, une indifférence à l’alcool en quelques semaines, et un bien-être. De plus, «le traitement n’abîme pas le malade» et les autres médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs), qui «ne servent à rien», peuvent être arrêtés, ajoute le cardiologue.
Quels sont ses effets secondaires?
Le Baclofène peut provoquer une somnolence et une faiblesse musculaire, mais ces effets secondaires ne sont pas «sévères ou irréversibles», selon Olivier Ameisen, qui ajoute qu’il n’y a derrière aucune dépendance au médicament. Pour le cardiologue, la molécule est même «moins dangereuse que l’aspirine, le Voltarene ou le paracetamol». «On peut continuer à boire normalement de l’alcool avec le traitement», indique-t-il encore.
Quelles sont les principales critiques apportées contre ce traitement?
Malgré les études essentiellement américaines présentées par Olivier Ameisen, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a estimé en juin dernier qu’à l’heure actuelle«le bénéfice de cette molécule n’est pas démontré et que ses effets secondaires à haute dose sont inconnus», rapporte Le Parisien ce mardi. Le quotidien cite notamment une étude indienne évoquant «l’apparition de troubles psychotiques» après un mois de traitement. Ceux-ci ont été confirmés ce mardi lors de la conférence par la mère d’un jeune homme dépendant au cannabis et traité au Baclofène. Le cardiologue s’est contenté de lui répliquer que son fils courait d’autant plus de risques en continuant à consommer du cannabis.
 Corentin Chauvel

20Minutes.fr

Des oeufs de dinosaure datant de 190 millions d'années


Déterrés en Afrique du Sud, ils montrent que les femelles dinosaures étaient de bonnes mères.
 Un embryon de dinosaure.

Record battu : des oeufs fossiles datant de 190 millions d'années viennent d'être déterrés en Afrique du Sud. Ils battent de 90 millions d'années la précédente couvée. Inutile de préciser que ces oeufs n'ont pas été pondus par des poules, mais par des Massospondylus, des dinosaures à long cou atteignant jusqu'à six ou sept mètres de longueur. La trouvaille effectuée par des paléontologues américains et canadiens est importante dans la mesure où plusieurs nids superposés ont déjà été mis au jour, en attendant bien davantage, ce qui signifie que les dinosaures revenaient régulièrement pondre à cet endroit. Une sorte de maternité avant l'heure.
Plusieurs de ces oeufs, étonnamment petits eu égard à la taille des adultes (ils sont à peine plus gros que ceux de canards), contiennent des embryons parfaitement formés. Du coup, les paléontologues espèrent en tirer plein d'enseignements sur la reproduction des géants du Jurassique, qui reste très mal connue pour cette époque lointaine. Autre motif de satisfaction, la disposition régulière des oeufs dans le nid semble indiquer que les mères en prenaient soin après la ponte. Enfin, de nombreuses traces de pas de jeunes dinosaures relevées à proximité des nids prouvent que ceux-ci ne s'éloignaient pas tant qu'ils n'avaient pas doublé de taille depuis leur naissance. 
Sur tous les continents
Les fossiles ont été trouvés dans des roches sédimentaires datant du début de la période du Jurassique et situées dans le parc national du Golden Gate Highland. Les fouilles ont débuté en 2005 sous la direction du paléontologue canadien Robert Reisz, professeur à l'université de Toronto.
À noter que les premiers oeufs de dinosaure ont été découverts en France, plus précisément en Ariège, par l'abbé Puech. À l'époque, nous étions en 1859, personne n'a été capable d'identifier l'origine des coquilles. Elles ne furent attribuées qu'au XXe siècle à des dinosaures du crétacé supérieur (entre 90 et 70 millions d'années). Depuis, des milliers d'oeufs fossiles ont été découverts sur tous les continents. Les plus grands, trouvés en Chine, mesurent 50 centimètres de long pour un poids de 9 kilos. À noter que la taille de l'oeuf n'est pas proportionnelle à celle de l'adulte puisque le géant diplodocus, pouvant atteindre 30 mètres de long, ne pondait que des oeufs de 20 centimètres de diamètre. Ridicule.

Le Point

Les guerres de 2012



Dix situations de crise à surveiller de près. Et deux espoirs.
Un soldat kenyan à Burgabo, en Somalie, le 14 décembre 2011. REUTERS/Noor Khamis 
uelles situations conflictuelles risquent de se dégrader davantage en 2012? Foreign Policy a demandé à l’International Crisis Group d’évaluer quelles catastrophes anthropiques menacent le monde en ce début d’année. Nous avons mené une réflexion commune et avons trouvé 10 régions en crise suscitant des inquiétudes particulières.
Certes, les listes ont toujours quelque chose d’arbitraire et celle-ci ne fait pas exception. Mais elle servira au moins à quelque chose: espérons qu’elle suscitera le débat. Pourquoi ne pas avoir fait une place au Soudan, où mijote sans doute une crise aux proportions terrifiantes? Ou aux conflits européens oubliés —dans le Nord Caucase, par exemple, ou au Haut-Karabagh? Vous constaterez aussi que nous n’y avons pas inclus certaines crises profondément dérangeantes et pourtant curieusement peu médiatisées, comme celles du Mexique ou du nord du Nigeria. Aucune place accordée non plus au solide et éternel statu quo sur la péninsule coréenne, malgré l’incertitude qui entoure la mort de Kim Jong-il.
Que le lecteur n’interprète pas ces omissions comme un signe d’amélioration de la situation dans ces pays. C’est loin d’être le cas. Mais nous avons jugé utile de mettre en avant quelques régions qui, à nos yeux, ne méritent pas moins d’attention. Nous présentons ici notre top 10. À la fin —et juste pour nous rappeler que le progrès est possible— nous y avons inclus deux pays pour lesquels nous pensons, tout en restant prudents, que 2012 pourrait commencer sous de bons auspices.


SYRIE
 

Beaucoup en Syrie comme à l’étranger comptent aujourd’hui sur l’effondrement imminent du régime et estiment qu’à partir de ce moment-là, tout ne pourra aller que mieux. La réalité pourrait s’avérer toute autre. La dynamique en Syrie et dans la communauté internationale se retourne totalement contre le régime, et beaucoup espèrent que l’impasse sanglante va enfin prendre fin. Mais aussi inévitable que semble la sortie du président Bachar el-Assad après les terrifiantes brutalités dont son régime s’est rendu coupable ces derniers mois, les premiers temps post-Assad comporteront des risques énormes.
D’un côté, la polarisation communautaire émotionnellement chargée, tout particulièrement autour de la communauté alaouite, a poussé les supporters du régime à se braquer car ils estiment qu’il s’agit de «tuer ou d’être tué» —et leurs craintes de représailles à grande échelle quand Assad tombera sont tout à fait fondées.
De l’autre côté, les enjeux stratégiques croissants ont intensifié la compétition régionale et internationale au sens plus large entre tous les acteurs, qui voient désormais tous la crise comme l’opportunité historique de faire basculer de façon décisive la balance des pouvoirs de la région.
Dans ce mélange explosif, la première source d’inquiétude transfrontalière est sûrement le Liban: plus l’éviction d’Assad semble imminente, plus le Hezbollah —et ses soutiens de Téhéran— considèreront la crise syrienne comme une lutte existentielle destinée à leur asséner un coup décisif, et plus le risque sera grand qu’ils choisissent de jouer le tout pour tout et envisagent de lancer des attaques contre Israël pour tenter de modifier radicalement le centre d’attention. Le terme «baril de poudre» est trop faible pour qualifier la situation. Le danger est réel que l’un de ces problèmes fasse dérailler ou même condamne la possibilité d’une transition paisible.


IRAN/ISRAËL

Même si l’Iran et Israël parviennent d’une manière ou d’une autre à manœuvrer sans encombre en évitant les écueils de la crise syrienne, l’hostilité qui règne entre eux sur la question du nucléaire pourrait les éloigner dangereusement de leur trajectoire. Bien que les sanctions contre l’Iran et les tentatives d’intimidation de toutes parts se soient intensifiées fin 2011, certains seront tentés de n’y voir que la perpétuation des mauvaises relations à rebondissements entre l’Iran et Israël.
Deux facteurs font de 2012 un tournant possible vers le pire. Tout d’abord, le rapport le plus récent de l’Agence internationale de l’énergie atomique est particulièrement clair: il n’a peut-être pas produit de nouvelles preuves des intentions de Téhéran de construire une arme nucléaire, mais il souligne plus clairement que jamais les faux-fuyants de l’Iran et sa mauvaise volonté à coopérer avec l’organisme international. Ensuite, les élections américaines vont, encore plus que d’habitude, imposer que soit mis au programme national américain le soutien à Israël, et ainsi créer une ambiance susceptible de pousser Israël à agir, ce qui pourra avoir un certain nombre de conséquences inattendues, involontaires et potentiellement catastrophiques.
» A lire aussi: les articles de Slate.fr sur l'Iran et sur Israël


AFGHANISTAN


Une décennie d’aide à grande échelle de la communauté internationale dans les domaines de la sécurité, du développement et de l’humanitaire n’a pas réussi à créer un Afghanistan stable, fait souligné par la dégradation du niveau de sécurité et la présence croissante de l’insurrection dans des provinces autrefois stables au cours de l’année passée.
En 2011, la capitale a subi un déluge d’attentats-suicides, dont l’attaque la plus mortelle qu’ait connue la ville depuis 2001; de nombreuses frappes contre des missions étrangères à Kaboul, le British Council et l’ambassade des États-Unis et l’assassinat de l’ancien président et acteur majeur des négociations de paix, Burhanuddin Rabbani. Les perspectives pour 2012 ne sont pas plus roses, car au début de l'année, beaucoup de provinces-clés doivent passer sous la férule des forces afghanes de sécurité bien mal équipées.
La litanie des obstacles à la paix, ou du moins à la stabilité en Afghanistan, est maintenant familière. Le président Hamid Karzai gouverne par décret, par un savant mélange de népotisme et d’abus du pouvoir exécutif. Les institutions d’État et les services sont faibles ou inexistants dans la plus grande partie du pays, ou tellement corrompus que les Afghans font tout pour les éviter.
Les minorités qui parlent le dari ne croient pas franchement à une possibilité de réconciliation avec l’insurrection talibane à prédominance pashtoune, qui bénéficie du soutien de l’armée pakistanaise et de ses services de renseignements. Les chefs talibans de Quetta semblent calculer que la victoire est à porté de main, et qu’il suffit simplement d’attendre le retrait programmé des États-Unis en 2014.
» A lire aussi: les articles de Slate.fr sur l'Afghanistan


PAKISTAN


Les relations entre le Pakistan et les États-Unis n’ont fait que se détériorer courant 2011, et le bombardement mortel et apparemment accidentel de soldats pakistanais par l’Otan en novembre a transformé une relation pathétique en hostilité quasi-ouverte. C’est en partie pour cette raison, mais aussi à cause du soutien apporté par l’armée pakistanaise aux militants opérant en Afghanistan, que les relations entre Islamabad et Kaboul se délitent.
Le gouvernement élu a fait quelques progrès dans son rapprochement avec l’Inde, évoluant vers une normalisation des relations commerciales. Mais le processus reste otage du soutien constant par l’armée de groupes militants comme le Jamaat-ud-Dawa, l’autre nom de Lashkar-e-Toiba, responsable des attentats de 2008 à Bombay. Un nouvel attentat terroriste pourrait conduire à une guerre ouverte entre les deux adversaires, tous deux équipés de l’arme atomique.
Les plus grands dangers auxquels est confronté le Pakistan ne viennent pourtant pas de l’extérieur mais de l’intérieur. La transition de la dictature à la démocratie n’est pas du tout consolidée, et l’armée contrôle encore certains secteurs cruciaux de la politique étrangère et de la sécurité.
L’islamisme radical déstabilise et parfois domine le pays, et les violentes attaques contre d’éminents personnages politiques progressistes ébranlent le peu de confiance restant que le Pakistan échappe à la catastrophe.
Pourtant il reste un espoir, car le peuple ne soutient pas les islamistes radicaux et les deux partis politiques susceptibles de remporter les élections présidentielles de 2013 (si la transition démocratique n’est pas perturbée par l’armée) —le PPP au pouvoir et le PML-N, dans l’opposition— ont la capacité et la volonté politique de faire revenir le pays vers des rivages plus modérés.
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YÉMEN


Le Yémen est en équilibre, à la limite entre violent effondrement et mince espoir d’un transfert paisible des pouvoirs. Sous la pression croissante d’acteurs internationaux et régionaux, le président Ali Abdallah Saleh a enfin signé un accord de transition le 23 novembre, par lequel il transférait immédiatement son autorité au vice-président. Il doit quitter officiellement sa fonction après les élections anticipées prévues le 21 février. C’est une première étape importante, mais loin d’être suffisante pour régler les problèmes du Yémen.
Il reste de nombreux défis à relever: s’assurer que les signataires mettent en œuvre l’accord de transition, s’attaquer de manière adéquate aux problèmes non encore résolus de l’interventionnisme politique et à ceux de la justice, et améliorer les catastrophiques conditions économiques et humanitaires.
En outre, les tensions entre centres de pouvoir armés rivaux au Yémen, tout particulièrement entre la famille de Saleh d’un côté et le général Ali Mohsen al-Ahmar qui a fait défection et le puissant clan al-Ahmar (sans lien de parenté) de l’autre, restent irrésolues et constituent un point d’ignition potentiel vers de nouvelles violences. L’une des tâches les plus ardues de la première phase de la transition sera d’assurer un cessez-le-feu durable, de retirer tous les soldats et les membres des tribus armés des centres urbains et de commencer une réforme significative de l’armée et de la police.
C’est une tâche formidable, dans laquelle la communauté internationale aura son rôle à jouer. Les menaces proférées par des membres du Conseil de sécurité de l’ONU de sanctions ciblées contre Saleh et sa famille ont contribué à conduire certains radicaux du régime à la table des négociations.
Maintenant qu’un accord est signé, il faut pour qu’il soit mis en œuvre que la pression vienne de toutes parts: de Saleh et de ses partisans d’un côté, et des partis d’opposition et de leurs alliés de l’autre. Pour le moment, les soutiens se sont unis autour du vice-président Abd-Rabbu Mansour Hadi, qui, selon les termes de l’accord, sera le candidat du consensus lors des élections de février. Il se peut qu’Hadi, personnage relativement neutre, encourage une certaine mesure de compromis et de sécurité.
À l’incertitude sur l’avenir du Yémen viennent s’ajouter les inquiétudes suscitées par les activistes du sud, dont les exigences peuvent varier de l’indépendance immédiate à la formation d’une fédération du Yémen du Sud et du Nord, et par les rebelles houthis du nord du pays qui demandent plus de droits pour leur communauté et un certain degré d’autonomie locale. Et tandis que les politiciens négocient à Sanaa, les forces du gouvernement et les membres des tribus locales sont engagés dans une lutte continuelle contre al Qaida dans la Péninsule arabique dans le gouvernorat d’Abyan. La seule certitude est que la lutte, pour le Yémen, perdurera bien avant en 2012.
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ASIE CENTRALE


Plusieurs États de la région ne survivent que par un pur hasard: leurs infrastructures frôlent l’effondrement, leurs systèmes politiques sont dévorés par la corruption et leurs services publics sont pratiquement inexistants. Par-dessus le marché, le Tadjikistan, par exemple, doit affronter aujourd’hui des insurrections à la fois locales et extérieures menaçant sa sécurité, ce qu’il a à peu près zéro moyen de maîtriser. Pour ajouter aux malheurs du pays, ses relations avec l’Ouzbékistan voisin n’ont jamais été aussi mauvaises. Leur désaccord de longue date sur la gestion de l’eau ne semble pas près de se résoudre et des accidents aux frontières menacent parfois de déclencher des violences plus graves.
Pour ce qui est de l’Ouzbékistan lui-même, si Washington s’appuie de plus en plus sur Tachkent pour sa logistique en Afghanistan, la nature brutale du régime signifie que c’est non seulement un partenaire embarrassant, mais aussi, au final, qu’il est extrêmement peu fiable. Il y a déjà eu au moins un attentat sur la voie de chemin de fer par laquelle transite le matériel américain dans le pays. Vu que l’état des relations entre les États-Unis et le Pakistan semble toucher le fond un peu plus chaque semaine, Washington estime probablement qu’il n’a pas beaucoup le choix, mais il passe indéniablement de Charybde en Scylla.
Et puis il y a l’instable Kirghizistan. Faute de mesures rapides, véritables et complètes pour réparer les dégâts provoqués par les pogroms ethniques dans le sud en 2010, le pays risque un nouveau cycle de violences collectives. Melis Myrzakmatov, le maire ultranationaliste d’Osh [la deuxième ville du Kirghizistan], qui a dans le passé revendiqué que les ordre de Bichkek ne s’appliquaient pas à sa ville du sud, s’interroge sur la possibilité de créer une police municipale indépendante du ministère de l’Intérieur et va sans nul doute continuer à envoyer des coups de semonce au gouvernement central en 2012.
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BURUNDI


Les déclarations rassurantes du gouvernement de Bujumbura sonnent creux, alors que la fin de l’accord d’Arusha, qui a mis un terme à la guerre civile en 2000, associée à la dégradation du climat politique qui a suivi le boycott des élections de 2010, a directement contribué à l’escalade de la violence et de l’insécurité.
Les éléments de l’accord de paix sont en train d’être démantelés un par un. La lutte pas franchement dissimulée entre l’opposition et le parti au pouvoir, associée à l’intensification de la répression du gouvernement, fait sans cesse de nouvelles victimes depuis le scrutin de 2010.
Les médias indépendants sont harcelés par les autorités qui commanditeraient des assassinats ciblés. Dans le même temps, l’État est de plus en plus corrompu, les indicateurs de gouvernance sont dans le rouge et la tension sociale s’intensifie tandis que les conditions de vie se détériorent avec l’augmentation du prix des produits de première nécessité. Si le gouvernement ne prend pas des mesures pour inverser ces tendances, le Burundi pourrait retomber dans la guerre civile en 2012.
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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Joseph Kabila a été réélu président et a prêté officiellement serment, mais il est fort peu probable que ses opposants politiques s’en satisfassent, notamment les partisans du candidat de l’opposition Etienne Tshisekedi. Les élections ont été entachées de nombreuses irrégularités, et des bulletins pré-remplis ont été signalés ainsi que des intimidations d’électeurs, des violences localisées, une mauvaise gestion généralisée et des résultats bidons. La commission électorale et la Cour suprême étaient elles aussi truffées de fidèles de Kabila, ce qui rendait leur arbitrage sans valeur aux yeux d’une opposition en colère qui pourrait se retrouver marginalisée pendant les cinq prochaines années si les résultats des élections législatives sont truqués de la même manière.
L’impasse électorale est le symptôme de tendances plus vastes. Au cours de ses cinq années de pouvoir, Kabila a noyauté de nombreuses institutions nationales, laissant à ses opposants peu de possibilités d’exprimer leurs griefs par des moyens pacifiques. Les acteurs internationaux se sont aussi tranquillement désengagés des affaires congolaises. Malgré la présence considérable de l’ONU au Congo et l’implication des pays donateurs comme les États-Unis et la Grande-Bretagne ainsi que de l’Union européenne, peu de choses ont été faites pour surveiller la mainmise de Kabila sur le pouvoir.
Alors que les appels à l’arbitrage international restent lettre morte à Kinshasa et dans la plupart des capitales occidentales, les autorités électorales congolaises semblent incapables de conserver un quelconque vestige de crédibilité aux résultats. Le mandat illégitime de Kabila ne menace pas seulement la paix et la stabilité de la RDC.
La réaction en sourdine de la communauté internationale aux élections truquées, et l’assentiment silencieux des dirigeants de la région augurent mal pour la démocratie dans le reste du continent. Si seulement l’Union africaine réagissait aux élections truquées avec l’indignation qu’elle réserve aux coups d’État —après tout, il s’agit dans les deux cas de changements de gouvernement inconstitutionnels— les politiciens y réfléchiraient au moins à deux fois avant de frauder.
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KENYA/SOMALIE


Il est trop tôt pour dire si la campagne militaire récemment lancée par le Kenya dans le sud de la Somalie va réussir à vaincre al-Shabaab —le groupe militant islamiste formé pendant la fragmentation de l’Union des tribunaux islamiques, qui a contrôlé presque tout le sud de la Somalie une partie de ces dix dernières années— ou si elle se changera en conflit interminable et confus.
Maintenant que le Kenya va faire partie de la mission de l’Union africaine en Somalie, cependant, il semble y être installé dans la durée. Sa présence prolongée dans le sud de la Somalie pourrait être très impopulaire, et les risques pour la stabilité interne du Kenya sont tout à fait réels.
Dès le lancement de la campagne à la mi-octobre, al-Shabaab a proféré des menaces de représailles. L’éventualité d’une campagne d’attentats par al-Shabaab doit être prise très au sérieux, et le malaise est tout à fait palpable à Nairobi. Fin octobre, l’organisation s’est livrée à deux attentats à la grenade dans la capitale contre des cibles kenyanes, pas occidentales. Un membre kenyan d’al-Shabaab a été emprisonné pour ces attentats. Depuis, plusieurs incidents se sont produits près de la frontière avec la Somalie.
Le Kenya compte une population somalienne et plus largement musulmane considérable, dont beaucoup voient d’un mauvais œil la campagne militaire en Somalie, d’autant plus qu’elle est associée à la lutte antiterroriste occidentale. Le risque est grand que la campagne militaire n’exacerbe une radicalisation déjà inquiétante au Kenya, tout particulièrement si elle tourne mal et que le nombre de victimes civiles augmente.
En réponse aux menaces d’attentats d’al-Shabaab sur son sol, le gouvernement kenyan a organisé un coup de balai massif dans les zones à majorité somalienne, afin de se débarrasser des partisans du groupe islamiste. Si la police et les forces de sécurité ont la plupart du temps fait montre de maîtrise, les dirigeants locaux dans la région frontalière du nord-est accusent déjà l’armée d’avoir fait un usage excessif de la force.
Le vrai test aura lieu si al-Shabaab organise un grand attentat sur le sol kenyan. Il est à craindre que cela déclenche une répression draconienne des Somaliens du Kenya, ce qui aurait de graves conséquences sur les relations intercommunautaires, la cohésion et l’harmonie sociales, surtout avant les élections présidentielles de cette année, les premières depuis le scrutin de 2007 et ses violences ethniques généralisées.
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VENEZUELA


Le taux d’homicide du Venezuela figure parmi les plus élevés de l’hémisphère —deux fois ceux de la Colombie et trois fois ceux du Mexique— ce qui a pourtant largement échappé à l’attention du reste du monde. Ces chiffres augmentaient déjà avant que Hugo Chávez n’arrive au pouvoir. Ils ont monté en flèche sous ses 12 années de mandat, passant de 4.550 en 1998 à 17.600 l’année dernière. Les victimes sont principalement des jeunes hommes pauvres —parfois tués simplement pour un téléphone portable, pris sous la mitraille de bandes rivales ou même abattus sommairement par les forces de sécurités.
La violence criminelle ne s’est pas encore infiltrée dans la politique du pays, mais certains signes avant-coureurs des élections présidentielles de l’année prochaine sont de mauvais augure. Le régime lui-même a armé des milices civiles locales pour, dans ses propres termes, «défendre la révolution».
Pour l’instant, il a échoué à vaincre la corruption au sein des forces de sécurité ou à mettre un terme à leur complicité avec les criminels. Se procurer des armes est facile —plus de 12 millions d’armes seraient en circulation dans un pays ne comptant que 29 millions d’habitants. L’impunité est un vecteur majeur de violence, et l’indépendance judiciaire est érodée par des attaques continuelles du gouvernement. Selon certaines estimations, moins d’une enquête de police sur dix débouche sur une arrestation.
Chávez n’a pas encore de rival clair pour la présidence, et nul ne sait quel espace politique sera accordé aux candidats dans la course à la présidentielle. Mais sachant que la santé déclinante du président ajoute une dose d’incertitude considérable, qu’il existe une farouche inimitié entre lui et certains leaders de l’opposition et que la société vénézuélienne est polarisée, militarisée et manque de mécanismes institutionnels de résolution des conflits, l’année prochaine pourrait bien s’avérer compliquée.
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Et maintenant les bonnes nouvelles. Voici deux pays pour lesquels 2012 semble s’annoncer relativement bien.
TUNISIE


La victoire du parti islamiste modéré Ennahda lors des élections d’octobre est une victoire pour la démocratie. Bien sûr, nul ne doit sous-estimer les défis majeurs auxquels la nation est encore confrontée. La menace de violence est persistante, que ce soit de la part d’agents provocateurs décidés à discréditer Ennahda, de salafistes plus radicaux marginalisés par la victoire d’Ennahda ou de villes ouvrières de l’intérieur du pays, largement mises sur la touche depuis la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali et dont la situation économique, sociale et sécuritaire ne cesse de s’aggraver.
Bien que faibles, des vestiges de l’ancien régime présents dans certains ministères et dans l’Assemblée constituante pourraient encore jouer un rôle d’empêcheurs de danser en rond. Certaines nouvelles élites du monde des affaires ne semblent que trop pressées d’adopter les mauvaises pratiques de leurs prédécesseurs. Le nouveau gouvernement devra se hâter de se sortir des querelles sur les détails de la transition —pouvoirs du Premier ministre, réforme constitutionnelle et nouvelles élections—  pour se concentrer sur l’inversion du déclin économique du pays et s’attaquer à la corruption et au chômage.
Ceci dit, après avoir organisé les premières élections libres et compétitives après le printemps arabe—d’une manière relativement transparente et dans une ambiance enthousiaste— il est clair que les Tunisiens ont déjà de quoi être très fiers. Si la relative stabilité et l’évident progrès du pays pouvaient servir de modèle au reste de la région, cela ne pourrait être que très positif.
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MYANMAR (BIRMANIE)


Le gouvernement est en train de tenir ses promesses de réforme: l’armée s’est dégagée du premier plan de la politique; personnage-clé de l’opposition, Aung San Suu Kyi a été libérée, elle interagit avec le gouvernement au plus haut niveau et doit concourir aux prochaines élections; beaucoup d’autres prisonniers politiques ont eux aussi été libérés; les débats au parlement sont plus animés et sont même retransmis à la télévision; et certains sites Internet autrefois interdits ont été débloqués.
2012 sera l’occasion, pour ce pays qui souffre depuis si longtemps, de continuer à aller dans la bonne direction.
Le monde extérieur, tout particulièrement l’Occident, doit réagir en s’engageant plus loin et en abandonnant les sanctions contre-productives qui ont nui aux populations civiles sans contribuer à faire relâcher l’emprise de la junte sur le pouvoir. La visite de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton au Myanmar début décembre était le bon geste au bon moment, mais ce n’était pas suffisant.
Les prochaines démarches importantes à attendre du régime sont la libération de tous les prisonniers politiques restants, le vote d’une loi sur les médias réduisant la censure et la signature de cessez-le-feu avec les groupes ethniques armés, ce qui constituerait un pas décisif vers la fin des abus de l’armée dans ces conflits frontaliers.
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