mardi 17 janvier 2012

Un gaz tueur dans nos voitures ?


Un gaz tueur dans nos voitures ? Pas si vite…
Les systèmes de climatisation de nos véhicules fonctionneront-ils demain avec un gaz… potentiellement mortel pour l’Homme ? La question même si elle parait surréaliste, est publiquement posée par la députée européenne (Europe Ecologie Les Verts) Michèle Rivasi. Le tour de la question en quelques points.
La parlementaire met en cause un nouveau gaz que les professionnels désignent comme le HFO-1234yf. Comme il permet de produire du froid, il est classé dans la catégorie defluides frigorigènes. Ce qui inquiète Michèle Rivasi, c’est que ce réfrigérant pourrait être utilisé à l’avenir, dans la plupart des systèmes de climatisation automobile. Pourquoi ? Parce qu’il répond aux recommandations de la Directive 2006/40/CE de la Commission européenne, visant à réduire l’impact environnemental des gaz utilisés par les climatiseurs.
Sur ce plan précis en effet, le nouveau gaz constituerait un progrès. Comme l’indique sur son site Internet la société Honeywell qui l’a développé, «  son potentiel de réchauffement de la planète est inférieur de 99,7% à celui du fluide actuellement utilisé dans la plupart des systèmes ». Homologué aux Etats-Unis – il y a reçu le feu vert de l’Agence américaine de Protection de l’Environnement –HFO-1234yf a également été validé en Europe par la Société des Ingénieurs de l’Automobile (SAE).
Des progrès sur le plan environnemental
En revanche, selon Michèle Rivasi, ses risques pour la santé humaine seraient considérables. « Ce gaz inflammable et toxique pourrait mettre en danger la vie des conducteurs en cas de collision frontale entre véhicules, ou même blesser des pompiers qui tenteraient d’éteindre un incendie de voiture » annonce-t-elle en effet. Par ailleurs, « la température d’auto-inflammation du HFO-1234yf est assez basse (405°C) et l’inflammation de ce gaz produit du fluorure d’hydrogène, qui se transforme en acide fluorhydrique – extrêmement toxique et corrosif – au contact de l’eau. »
Contactée par l’Agence de Presse Destination Santé, les responsables de la société Honeywell précisent – en sera-t-on surpris ? - que « ce produit a été testé à travers le monde, par des centres de recherche très nombreux et très respectés. Il ressort de ces essais, que le HFO1234-yf est sain pour une utilisation automobile ». Ils soulignent que lors d’un accident de la route, « il existe plusieurs composants susceptibles de former de l’acide fluorhydrique. Nous ne comprenons pas pourquoi ce réfrigérant suscite tant d’interrogations, d’autant plus lorsque les quantités restent faibles ».
Les scientifiques rassurent
En France, l’innocuité de ce gaz a fait l’objet de multiples évaluations de la part de l’Institut national de l’Environnement industriel et des Risques (INERIS). Les ingénieurs l’ont notamment comparé au gaz réfrigérant actuellement utilisé, le R134a. Ils ont répondu à nos questions :
Description : - HFO1234-yf est-il plus inflammable ? que le gaz actuellement utilisé ? « Légèrement plus inflammable que l’actuel – R134a, il a tendance à brûler un peu plus facilement sans toutefois provoquer d’explosion » ;
Description : - Libère-t-il davantage d’acide fluorhydrique ? « La réponse est Non. Sur ce plan, il n’est pas plus dangereux que le gaz actuel ».
Les scientifiques que nous avons interrogés précisent toutefois « n’avoir pas évalué le comportement de ce nouveau gaz dans une situation d’incendie ». D’autres études seront sans doute à venir. « Avec ce nouveau gaz », conclut notre interlocuteur, « il n’y a pas lieu de sauter au plafond. Il offre des avancées par rapport aux précédents mais les travaux doivent se poursuivre pour proposer des produits qui satisferont pleinement l’ensemble des acteurs : les industriels et les consommateurs ».
Source : www.michele-rivasi.eu/, 16 janvier 2012 – Interview de Sabine Chmieleski (Directeur de la Communication Performance des matériels et des technologies pour l’Europe et le Moyen-orient, l’Afrique et l’Inde - Honeywell), 17 janvier 2012 – Interview d’un représentant de l’INERIS, 17 janvier 2012 –


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