Selon une
récente étude française, nager régulièrement dans des piscines contenant du
chlore pourrait favoriser le développement de l’asthme chez les personnes qui
s'y rendent régulièrement. Des travaux qui confirment les résultats de
précédentes études.
Des nageurs
de haut niveau qui s’entrainent régulièrement dans des piscines traitées avec
du chlore seraient plus exposés à des affections pulmonaires que les
asthmatiques légers. C’est du moins ce que suggère une récente étude menée par
des chercheurs français de l’Université de Lille 2 en partenariat avec des
chercheurs canadiens. Au cours des travaux publiés dans la revue Journal
of Allergy and Clinical Immunology, les scientifiques ont en effet
entrepris des tests sur les tissus pulmonaires de 23 nageurs canadiens
s’entrainant intensivement dans des piscines chlorées. Or, les résultats ne se
sont pas avérés rassurants pour ces sportifs.
Les
chercheurs ont ainsi constaté que ces nageurs habitués du chlore et âgés en
moyenne de 21 ans, montraient des signes d'asthmes beaucoup plus virulents
comparé à ceux souffrant d’asthme léger
ou à des personnes en bonne santé mais ne pratiquant pas la natation. De plus,
les tissus pulmonaires des nageurs ont également été analysés hors période de
compétition et ont semblé confirmer la nocivité du produit désinfectant :
"50 à 65% des nageurs faisant de la compétition seraient sensibles aux
allergènes les plus communs, alors que seule 29 à 36% de la population générale
est allergique", explique Valérie Bougault, auteure de cette étude.
Cependant, les chercheurs ont expliqué que les inflammations observées sur les
tissus pulmonaires des nageurs n’impliqueraient pas forcément l’apparition des
symptômes typiques de l’asthme.
Un
désinfectant qui devient volatile
A l’image
d’un aspirateur bas de gamme qui disperserait les saletés plus qu’il ne les
aspire, le chlore conduit en fait à la formation de substances volatiles qui
stagnent dans l'air. Ce sont ces composés qui sont à l'origine de "l'odeur
de chlore" dans les piscines et qui présenteraient un risque pour
l'organisme.
Toutefois,
les résultats de l’étude ne permettent pas aux scientifiques d’affirmer avec
certitude qu’une exposition répétée à l’eau chlorée de la piscine puisse
entrainer des dommages des tissus pulmonaires, le taux de toxicité n’étant pas
déterminé. Il s’agit pour la population, selon eux, d’éviter de se rendre dans
les piscines où l’odeur de chlore est trop forte, de ne pas uriner dans l'eau
et d'éviter de se doucher avant d'aller se baigner.
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