Un
porte-avions américain, l'USS Abraham-Lincoln, a passé dimanche le
détroit d'Ormuz et se trouve dorénavant dans le Golfe, quelques jours après un
pic de tension avec l'Iran qui avait menacé de s'en prendre aux navires
américains, a annoncé le Pentagone. Le ministère britannique de la Défense
(MoD) a de son côté indiqué qu'une frégate britannique, le HMS Argyll,
et un navire militaire français, dont le nom n'a pas été précisé, faisaient
également partie de l'escorte du porte-avions américain lors de son passage du
détroit.
"L'USS
Abraham-Lincoln a effectué un transit de routine du détroit d'Ormuz le
22 janvier pour conduire des opérations de sécurité maritime", a affirmé
dans un courriel le capitaine de vaisseau John Kirby, porte-parole du
Pentagone. Le transit s'est effectué "sans incident", a-t-il précisé.
Le porte-avions, qui peut avoir à son bord jusqu'à 80 avions et hélicoptères,
est escorté du croiseur lance-missiles USS Cape Saint George et
de deux destroyers.
Message
pour Téhéran
Si des
navires alliés participent fréquemment à des exercices avec la marine
américaine ou constituent parfois des groupes navals conjoints, la présence de
navires britanniques et français semble constituer un message à l'adresse de
Téhéran sur la résolution des Occidentaux à préserver le libre passage dans le
détroit. La présence des bâtiments français et britannique aux côtés du groupe
aéronaval américain "souligne (...) l'engagement international à maintenir
le droit de passage (dans le détroit d'Ormuz) conformément au droit
international", a d'ailleurs souligné dans son communiqué le MoD.
Début
janvier à l'issue de manoeuvres dans le Golfe, Téhéran avait menacé de s'en
prendre aux navires militaires américains si ceux-ci s'avisaient de croiser
dans le Golfe, au large des côtes iraniennes. Cette mise en garde a laissé
planer le spectre d'un éventuel blocage du détroit d'Ormuz, goulet stratégique
pour le transport maritime de pétrole, et a provoqué un pic de tensions avec
Washington alors que les sanctions contre le programme nucléaire de Téhéran
s'alourdissent.
Le
secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a notamment averti à plusieurs
reprises que le blocage du détroit constituerait une "ligne rouge"
pour les États-Unis, dont deux des onze porte-avions se trouvent actuellement
dans la région. L'Iran, qui a affirmé sa volonté de reprendre les négociations
interrompues depuis un an sur son programme nucléaire, a depuis voulu calmer le
jeu. Jeudi, le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi a déclaré que
l'Iran n'avait jamais de son histoire tenté de fermer le détroit et a assuré
que son pays voulait "la paix et la stabilité dans la région".
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