Depuis
1989, l'Agence Spaciale Européenne (ESA) travaille sur un projet de
recherche visant à créer un écosystème capable de se régénérer par
lui-même pour alimenter les astronautes dans de longs voyages. Richard
Côté, un chercheur participant à ce projet en dit plus sur son
travail et ses avancées.
Ces deux
dernières années, Richard Côté, docteur en physiologie végétale et en
biophysique, les a passées à Barcelone, où il a travaillé sur leprojet MELiSSA (Micro-Ecological
Life Support System Alternative) de l'Agence spatiale européenne (ESA). En se
basant sur le recyclage des déchets organiques, du dioxyde de carbone
(CO2) et des minéraux, sous forme de biomasse consommable, ce projet
a pour but de développer un système de soutien de vie biologique (BLSS).
Il s'agit
d'un écosystème capable de se régénérer par lui-même, et
de fournir aux astronautes lors de longs voyages dans l'espace, l'alimentation et
l'oxygène dont ils auront besoin. Le système doit également permettre
d'utiliser la lumière solaire comme source d'énergie. "Comment
arrivera-t-on à faire des missions habitées ? Dans les années 60, les gens
pensaient qu'on allait tout simplement se nourrir avec des pilules. Nous savons
aujourd'hui que ça ne fonctionne pas. Il est également impensable de
transporter toute la nourriture nécessaire" explique Richard Côté,
cité par Cyberpresse. "Nous nous sommes donc demandés si
nous pouvions créer un système régénératif, basé sur le principe d'un écosystème
aquatique" poursuit-il.
Le système
MELiSSA se présente sous la forme de cinq compartiments isolés dont
les interactions forment un écosystème artificiel complet avec une régénération
continue de l'oxygène. Deux compartiments contiennent des plantes, qui grâce au
processus de la photosynthèse, permettent de transformer les déchets et le
CO2 produits par l'humain en oxygène, en eau et en nourriture. "Les
extrants d'un compartiment deviennent les intrants de l'autre",
explique Richard Côté. Un seul compartiment à plantes était au départ
prévu, mais un second, abritant des "plantes supérieures", a été
ajouté au projet, afin d'offrir une diversité alimentaire.
Un
système pas utilisé avant 50 ans
Mais il
faudra encore des années avant que le système ne soit opérationnel et puisse
être envoyé dans l'espace. "Il faut aussi développer tout le système
électronique qui permettra de gérer l'écosystème à distance, de sorte que les
gens qu'on enverra sur Mars pourront se concentrer sur leur mission, et non pas
sur les plantes" souligne le chercheur ainsi devenu
"jardinier de l'espace".
"Pour
l'instant, chaque compartiment est testé isolément. Dans deux ans, j'estime que
les cinq seront connectés ensemble" déclare-t-il. "Pour
voir le système utilisé dans une mission, par contre, on peut parler d'encore
50 ans, je ne sais trop. Personnellement, je ne crois pas y assister de mon
vivant" affirme Richard Côté.
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