Téhéran a
menacé hier d'attaquer un porte-avions américain, si ce dernier retournait dans
le golfe Persique via le détroit d'Ormuz, par où transite le tiers du commerce
mondial d'or noir. Une posture qui a provoqué une brusque hausse, de 4 %,
du cours du pétrole, à 111 dollars le baril.
Cette menace
sans précédent survient après dix jours de manoeuvres navales et des tests,
lundi, de missiles iraniens dans le détroit, qui s'inscrivent dans le bras de
fer entre Téhéran et les Occidentaux. Les sanctions financières de ces derniers
pour pousser l'Iran à abandonner son programme nucléaire clandestin ont fait
chuter sa devise, le rial, de 40 % en un mois, alimentant une inflation
déjà élevée. Hier, des queues se formaient devant les banques en Iran. L'Union
européenne doit prendre de nouvelles sanctions dans trois semaines.
Téhéran,
selon qui le groupe naval du porte-avions « USS John C. Stennis »
s'est replié dans la mer d'Arabie en raison de ses manoeuvres, a prévenu les
Etats-Unis en un « ultime avertissement »que ce navire ne
devait pas retourner dans le golfe Persique. Washington a répliqué qu'il
déployait ses navires où bon lui semblait, dans le respect des conventions
internationales, depuis des décennies, afin de sécuriser les détroits cruciaux
pour le commerce mondial. Téhéran se fait fort de pouvoir bloquer le détroit
d'Ormuz à tout moment, ce qui semble toutefois douteux. Le trafic des
pétroliers passe essentiellement par les eaux du sultanat d'Oman et un incident
en 1988 avec la flotte américaine avait conduit à la perte de deux frégates
iraniennes en quelques heures.
YVES
BOURDILLON, Les Echos
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire