Une bille de
bois a pulvérisé l'habitacle de leur voiture. Lui n'a rien ; elle s'en tire
avec le nez et un bras cassés.
"On
s'est trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais notre bonne étoile
veillait sur nous." Dans leur appartement près de Caen, Romain, 27 ans,
conseiller bancaire, Melody, 22 ans, bras droit en écharpe, employée dans la
restauration, voient 2012 avec un oeil neuf. Le 14 décembre, ils ont bien
failli mourir dans leur voiture.
En début
d'après-midi, le jeune couple se rend dans un centre commercial pour ses achats
de Noël. "On se chamaille gentiment pour savoir qui va conduire la C4
neuve." Jeune femme menue, Melody se glisse au volant ; Romain, costaud
aux larges épaules, occupe le siège passager. Sur le boulevard périphérique de
Caen, ralentissement. "Devant nous, un camion chargé de billes de bois. Il
s'engage sous un pont un peu trop bas pour le chargement : la bille la plus
élevée racle le tablier du pont."
Vous
étiez vraiment dans la voiture ?
Copeaux et
lambeaux d'écorces tombent sur la route et les voitures. Les sangles maintenant
le chargement s'écartent. Brusquement. "Dans la seconde qui suit, notre
pare-brise explose. Inconsciente, Melody a le visage en sang. Je pense qu'elle
est morte. À 40 km/h, je prends le volant tant bien que mal. Je me gare comme
je peux un peu plus loin." Sur la chaussée ont roulé deux autres billes de
bois.
Un
automobiliste, infirmier, donne les premiers soins à la jeune femme. Romain
joint les pompiers : "Grâce à cet infirmier, j'indique que le pouls reste
stable." Arrivés en moins de 10 minutes malgré la circulation, les
pompiers sont estomaqués des conséquences réduites de l'accident: "L'un
des pompiers me demande : Ça va bien ? Vous êtes sûr ? Vous étiez
vraiment dans la voiture ? Le dépanneur m'a dit plus tard n'avoir
jamais vu ça : il s'attendait à un drame."
Pincement
au coeur
Les secours
hissent la voiture sur cales et désincarcèrent la jeune femme : à 16 heures,
elle est hospitalisée au CHU de Caen. "Je suis sortie, la veille de Noël,
avec un arrêt de travail jusqu'au 26 février. Je demeure sous
surveillance." Pour le reste, fracture d'un os du front, le nez et une
dent cassés, et des plaques dans l'avant-bras droit fracturé : "J'ai dû le
lever dans un réflexe de protection."
Avec son
cortège de démarches post-accident, la vie reprend son cours : "Le soir de
l'accident, j'ai repris le volant. Sous le premier pont, j'ai eu un petit
pincement au coeur", confie Romain. Melody et lui sont unanimes :
"Maintenant, on relativise les petits soucis du quotidien."
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