Les
bactéries possèdent un vaste champ de capacités dont certaines parfois
surprenantes. Les magnétotactiques sont de cette classe, elles qui peuvent
former des nano-cristaux magnétiques de greigite (Fe3S4) ou de magnétite
(Fe3O4), deux éléments possédant des propriétés ferromagnétiques. Ces
minuscules grains sont stockés dans un organe unique appelé magnétosome qui
permet aux bactéries de se diriger le long des lignes du champ magnétique
terrestre.
Ces
microorganismes sont difficiles à étudier car leur culture en laboratoire pose
problème, aucune bactérie produisant de la greigite n’avait pu être isolée
jusqu’à présent et le processus de biominéralisation qui conduit à la
production de greigite est encore largement inconnu. Une équipe internationale,
comprenant des chercheurs du CNRS, vient pourtant de réussir cette prouesse
dont le détail est relaté dans la revue Science.
Les
chercheurs sont allés dans la Vallée de la mort, en Californie, prélever des
échantillons dans des milieux aquatiques constitués d'eau douce ou d'eau
saumâtre. Ils ont montré la présence de bactéries magnétotactiques (MTB)
produisant à la fois de la greigite et de la magnétite dans ces milieux.
Ils ont
ensuite pu isoler une nouvelle espèce formant de la greigite, Desulfamplus
magnetomortis BW-1, et réussi à la cultiver en laboratoire. Son
analyse a révélé les gènes qui contrôlent la formation des magnétosomes, qui
sont spécifiques à ce type de bactéries.
Disposer de
telles bactéries produisant suivant les conditions de la greigite ou de la
magnétite ouvre de nouvelles possibilités d’applications en biotechnologie. Ces
aimants naturels pourraient servir en imagerie médicale (pour les IRM) ou pour
capter les nanoparticules métalliques présentes dans certaines eaux polluées.
Sciences et Avenir.fr
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