Le bambou
est un matériau qui cumule les qualités. Résistant, léger, bon marché, il sert
de plus en plus dans le BTP et constitue même l’ossature de villas de luxe et
d’une chocolaterie à Bali.
Le secteur
des Bâtiments-Travaux Publics (BTP) est l'une des industries les moins durables
au monde. En effet, celle-ci utilise environ la moitié des ressources non
recyclables consommées sur la planète. C’est au vu de telles données que l'on
vient à penser à d'autres matériaux tels que le... bambou aujourd'hui considéré
comme tout à fait intéressant. A tel point d’ailleurs, que son développement
devrait être abordé à l’occasion du sommet de l'ONU Rio+20.
"Le
bambou, qui est en fait une herbe, cumule les qualités", explique
Jules Janssen, un expert néerlandais. "Le poids d'un éléphant de cinq
tonnes peut être supporté par un morceau de bambou d'une surface de 10
centimètres carrés seulement", indique-t-il. Mais c'est peut-être
encore plus la rapidité de sa croissance qui intéresse les adeptes du
développement durable. Sans compter le fait qu'un bambou refera des pousses,
même après avoir été coupé. L'eucalyptus, un des arbres servant à laconstruction qui
pousse le plus rapidement au monde, "peut croître de trois à quatre
mètres par an, ce qui est très impressionnant pour du bois d'œuvre",
explique quant à lui Terry Sunderland, scientifique au Centre international de
recherche sur l'exploitation forestière (Cifor), basé près de Jakarta. "Mais
un bambou pouvant être utilisé pour la construction croît de six à dix mètres
l'an", dit-il cité par l'AFP.
C’est en Asie que le bambou est
abondamment utilisé. "A Hong Kong et en Chine, ils construisent des
gratte-ciel d'acier et de béton en utilisant des échafaudages de bambou",
explique un Indonésien. Mais il sert également d'échafaudages ou d'ossature
permanente à des constructions durables, comme c’est notamment le cas sur l'île
de Bali. Une chocolaterie de 2.550 mètres carrés tout en bambou (18.000 mètres
en tout) a même vu le jour au milieu de villas de luxes vendues entre 28.000 et
560.000 euros qui utilisent le bambou du sol au plafond et d’une école, elles
aussi entièrement faites de ce matériau.
L'établissement scolaire, appelé "Green School" ("Ecole
verte"), accueille 240 élèves qui ont classe dans des salles où même les
meubles sont faits de bambou.
Quelques
petits défauts
"Le
bambou n'a pas son pareil en tant que matériau de construction. C'est
extraordinaire ce qu'il peut faire", souligne l’Américain Ben Ripple,
fondateur de "Big Tree Farms". Son usine qui produit du chocolat
biologique depuis l'an dernier, est le plus grand édifice commercial fait de
bambou au monde. Lui aussi met en avant l’aspect écologique de ce type de
construction. "Le bambou pousse beaucoup plus rapidement que le bois
d'œuvre et ne détruit pas le terrain sur lequel il est cultivé. Notre usine
peut être démontée et déménagée en quelques jours. Si nous décidons de la
fermer, on pourra le faire sans avoir endommagé les rizières où nous nous
trouvons", explique M. Ripple.
Il reconnaît
toutefois deux défauts au bambou : il a tendance à pourrir s'il est exposé à
l'eau et il est facilement inflammable. "Il lui faut un chapeau, un
imperméable et des bottes", ironise Ben Ripple, restant cependant
optimiste : "Nous recherchons actuellement des matériaux non toxiques
qui pourraient assurer une protection".
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