vendredi 20 janvier 2012

Le commandant, ivre, frimait-il pour une femme?


Domnica Cemortan

Domnica Cemortan
Image: Reuters


Que diable faisait une blonde platine sur le pont de commande du Concordia à 21h42 tapantes, l’heure du crash? La question se retrouve partout dans les médias italiens.
Cette Moldave de 25 ans au passeport roumain, nommée Domnica Cemortan, est la nouvelle figure au centre des recherches pour trouver une «vérité» à ce qui s’est passé et tenter de donner une logique à ce qui pour l’instant apparaît comme totalement absurde, écrit la Repubblica sur son site.
L’ex-danseuse et également hôtesse durant cinq ans pour la compagnie Costa a embarqué à Civitavecchia, pour ce qui a été l’ultime voyage du Concordia et de son ami Francesco Schettino.
Le mystère entourant cette jeune femme s’est dissipé mercredi déjà. En moins de 24 heures, elle est devenue une formidable arme de pression sur un homme aux arrêts domiciliaires et qui devra donner des explications douloureuses à sa famille également.
Pas une passagère clandestine
Selon l’enquête, Domnica Cemortan a en effet participé aux événements qui, semble-t-il, ont animé le pont de commande entre 21h30 et le moment fatal de l’impact sur les rochers.
La jeune femme, affirme la compagnie, était régulièrement enregistrée à bord. Il ne s’agit donc pas d’une passagère clandestine qui serait montée au dernier moment sur un caprice du commandant. Ce qui intéresse les enquêteurs est de savoir pourquoi cette femme qui avait un billet n’avait pas de cabine. Où donc dormait-elle?
Cabine ou pas, reste toutefois une certitude: entre 20h44 et 21h30, Domnica Cemortan est assise à la table VIP du «Club Concordia», le plus exclusif des restaurants du bateau.
Un passager, Angelo Fabbri, raconte la scène: «Le commandant était assis en face de la demoiselle. Il portait un uniforme sombre, tandis qu’elle était vêtue de noir. J’en suis certain parce que nous étions installés dans le même restaurant.»
Beaucoup de vin
Un contexte galant durant lequel Francesco Schettino n’hésite pas à lever le coude. Il boit au moins une carafe. On ne souffle certes pas dans le ballon en mer, mais, d’après les passagers, il est clair que lorsqu’il quitte la table on ne le laisserait même pas conduire un scooter.
En compagnie de la jeune Moldave et du maître d’hôtel, il monte l’escalier qui mène au pont de commande. Tout soudain, une idée lui est venue: le navire approche de l’île de Giglio et il a une grande envie de prendre la barre.
Les trois se retrouvent donc, à quelques minutes de l’impact, sur le pont. Un espace du paquebot divisé entre le pont de commande et les quartiers du capitaine: une cabine et un petit salon. Selon certains témoins, Domnica Cemortan est proche de la barre. Selon d’autres, elle est dans le petit salon.
Un détail qui déplace sa position de quelques mètres, mais qui ne change pas le fond de l’affaire: la jeune femme et le maître d’hôtel forment le public que Francesco Schettino a choisi pour le défi qu’il a décidé de se lancer. Approcher de la côte au plus près, comme personne n’a jamais osé le faire.
«En avant toute»
En résumé, le commandant, imbibé d’alcool, dirige un mastodonte de 114'000 tonnes, large de 36 mètres et long de 292, avec 4200 âmes à bord. «Aller droit sur les rochers» n’est dès lors plus une possibilité, mais une certitude.
Le commandant a par la suite expliqué qu’il était «perdu dans ses pensées». Ce qui, au vu de ce qui précède, est pour le moins un euphémisme, conclut La Repubblica.
Les relevés effectués par les sous-marins sur la quille du navire certifient qu’au moment de l’impact, la barre s’est bloquée sur «en avant toute». Signe sans équivoque que Francesco Schettino a pris conscience au dernier moment de la présence des rochers qui allaient déchirer le Concordia comme un ouvre-boîte.(Newsnet)

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