Alors que
la pression de l'Occident s'accentue, Téhéran a procédé dimanche à un tir de
missile.
Le bras de
fer continue entre l'Occident et Téhéran sur le programme nucléaire iranien.
Samedi, les États-Unis ont renforcé leurs sanctions. Vendredi, l'Iran a
répliqué par un tir de missile de moyenne de portée et affirme avoir testé de
nouvelles barres de combustible nucléaire «dans le cœur du réacteur de Téhéran
pour vérifier leur bon fonctionnement», une étape supplémentaire dans le
processus d'enrichissement d'uranium. Quant à l'Union européenne, qui a déjà
accru ses sanctions, elle doit prendre une décision sur un éventuel embargo pétrolier avant la fin du
mois.
La loi de
financement du Pentagone, promulguée samedi par Barack Obama, prévoit de punir
les banques commerçant avec la banque centrale iranienne. Le président iranien, Mahmoud
Ahmadinejad, a tenté de minimiser la mesure, rétorquant que la banque
centrale peut faire face «aux pressions de l'ennemi», mais l'effet se fait déjà
sentir sur la monnaie iranienne, qui se trouvait dimanche en forte baisse. La
mesure vise à réduire les revenus pétroliers de l'Iran, cinquième exportateur
au monde. Elle accentue considérablement la pression sur le régime. Celui-ci
compte sur ses échanges avec Pékin pour en atténuer les effets mais la première
raffinerie chinoise, Sinopec Corp, a signalé qu'elle réduirait ses importations
de moitié ce mois-ci afin de pousser son partenaire à réduire les prix. Le bras
de fer est risqué pour tous. Les Occidentaux redoutent une envolée des prix du
pétrole. La Maison-Blanche, sous pression du Congrès et d'Israël, veut éviter à
tout prix de se laisser entraîner dans une spirale militaire. Et l'Iran a
beaucoup à perdre d'une aggravation de la situation.
Nervosité
palpable
Afin de
prévenir une déstabilisation des prix du pétrole, l'Administration américaine a
introduit des mesures d'exemption aux nouvelles sanctions. Il s'agit notamment
de laisser une marge de manœuvre à des pays comme le Japon et la Corée du Sud,
tous deux gros importateurs de brut iranien. Le président américain aura en
outre le pouvoir de reporter les sanctions de six mois et celui de lever
certaines pénalités, si un pays a entre-temps fortement réduit ses importations
de pétrole. Il pourra aussi lever entièrement des sanctions pour des raisons de
sécurité nationale. En pleine année électorale, cependant, Barack Obama aura
sans doute à cœur de maintenir les sanctions pour ne pas paraître faible face
au camp républicain.
En Iran, la
nervosité est palpable. Téhéran souffle le chaud et le froid. Après avoir
menacé de fermer le détroit d'Ormuz, par où transite 40 % du
trafic maritime pétrolier mondial - une mesure potentiellement dévastatrice
pour sa propre économie -, le régime a proposé de revenir à la table des
négociations sur le dossier nucléaire, avant de durcir à nouveau sa posture.
Lundi, Téhéran a prévu de mettre en scène une pseudo-fermeture du détroit d'Ormuz.
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